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En 2025, le Centre d’arts Fernand Léger invite Pascal Navarro dans du festival du Printemps de l’art Contemporain 2025 pour une exposition inédite, du 17 mai au 20 juin, conçue comme un geste sculptural intérieur/extérieur où le médium photographique est invoqué pour sa dimension mémorielle.
Artiste marseillais, Pascal Navarro propose un travail traversé par la question de la temporalité. Il associe questions formelles et interrogations conceptuelles dans des pièces où la durée prend une place essentielle. Elle peut se traduire par la répétition obsessionnelle de gestes ou l’appel à la dimension mémorielle de sujets ou d’œuvres qui disparaissent avec le temps ou l’impact de la lumière. De manière générale Pascal Navarro travaille sur la question de la trace (persistance fugace) en cours d’effacement, interrogeant le lien présence/absence, mais aussi l’obsolescence inhérente aux choses impactées par le temps qui passe et ne revient pas. Les conditions d’apparition et surtout de disparition des images donnent à lire son intérêt pour le cours du souvenir. L’effacement progressif de la représentation, ou sa mise en oeuvre processuelle, propose au spectateur une expérience visuelle évolutive. La photographie est toujours présente en filigrane dans le travail de Pascal Navarro. Pour le projet du Centre Fernand Leger, elle prend une place prépondérante, mais comme différée, à la fois masquée et rendue possible par une proposition sculpturale d’envergure.
Imprégné par le territoire pour lequel il avait présenté, au Centre d’arts Fernand Léger, un projet en 2018 autour de l’histoire de l’ancienne colonie de vacances de Port de Bouc intitulé « Où êtes-vous Paulette Galice ? », Pascal Navarro prend ici pour appui l'hôtel abandonné Super Panorama, vestige des Trente Glorieuses qui ne cesse de fasciner les visiteurs de la RN68, pour imaginer une installation d’envergure où des objets du quotidien, issus de ce lieu, mais pas seulement, sont remis en état dans le but de photographier l'environnement qui les entoure. Il s'agit de les transformer en chambre photographique, et de changer l’échelle de la prise de vue. Au-delà de l’engagement écologique de ce projet, consistant quasi intégralement en du remploi, l’artiste inscrit en chaque meuble l'histoire du lieu, de ses habitants. Le centre d'arts Fernand Léger est lui aussi un espace réaffecté. Sa situation est remarquable, notamment par la vue qu'offre sa terrasse sur la mer, parsemée de tankers qui viennent encore alimenter nos modes de vie en sursis.

Le centre d’arts accueille en 2025 AILO pour la résidence Nouveaux Collectionneurs sur le thème de la lumière.
Derrière l’acronyme A.I.L.O (Atelier d’Immersion Lumineuse et Obscure), se prononçant comme le mot hello, se cache une jeune plasticienne qui, depuis 2014, expérimente les processus d’interaction entre lumière et obscurité, palpable et impalpable, réalité et reflet, pour créer des volumes : installations ou sculptures.
Elle privilégie l’acier et les miroirs pour leurs qualités réfléchissantes, leur aptitude à intégrer l’environnement et le spectateur dans ses oeuvres, à en faire des composantes essentielles. Immersion et interaction sont les notions maîtresses de ses productions qui engagent le regardeur dans des expériences sensorielles et visuelles, dans un dialogue visant à le déconnecter du réel. La lumière et les lignes en sont les composantes principales. Les lignes structurent des volumes aux arêtes vives, évacuant toute velléité ornementale pour se concentrer sur l’essentiel : la forme géométrique élémentaire.
AILO travaillera en lien avec les archives de la ville de Port de Bouc, notamment en len avec les chantiers navals, pour la réalisation d'une installation dans l'exposition de l'automne inaugurée aux Journées du Patrimoine.