du 7 mai au 31 août 2026
420 nanomètres
Printemps de l'art contemporain
Vernissage le samedi 7 mai à 18h
Lundi 26 mai à 18h

A l’occasion du Printemps de l’art contemporain, le centre d’arts accueille un projet inédit d’Anne Goyer, synthèse de 20 ans de recherche sur la création d’un bleu structurel non pigmentaire. Lauréate de nombreux prix de peintures à l’international, l’artiste avignonaise développe depuis le début de sa carrière l’architecture d’une peinture faite de matières blanches, translucides et noires, qui reproduit le phénomène atmosphérique de Raighley et n’avait pas échappée aux intuitions de Léonard de Vinci. Dans son travail la couleur ne s’applique pas : elle apparaît. Elle n’est pas un objet posé mais un événement sensible. Dans une approche profondément phénoménologique, la couleur (bleue) prend pour l’artiste une place toute particulière, comme une porte sur la perception de la réalité qui pose des questions sur le monde. La couleur se situe à la fois dans l’oeil, dans l’objet, dans la lumière qui transite de l’un à l’autre. Les recherches optiques et philosophiques appréhendent la couleur dans la relation complexe qu’elle entretient avec la constitution de l’univers, jusqu’à la matière elle-même. Pour comprendre le caractère vibratoire que la lumière insuffle à la couleur, l’artiste s’éloigne de la figuration pour mieux révéler l’onde dans des monochromes bleus, qui ne sont pas rappeler les travaux de Pierre Soulages. Ici il n’est pas question de renvoyer à la décomposition du spectre de la lumière, mais au contraire de mettre en exergue son absorption, ici bleue. Anne Goyer développe un art de l’insitué (que regarde-t-on ?) où de l’opposition des éléments (matière, couleur) naît l’émergence d’une lumière, la création d’un sentiment vibratoire intense. Ce bleu sans pigment, fait de lumière réfléchie, agit comme une métaphore inversée de la peinture : il est épure, une forme de dépouillement où le regard est tenu en attente. Il y a une tension entre la matière et l’immatériel, entre la rigueur du geste et l’apparition fragile d’un signe depuis l’invisible. Présentée à l’aplomb de la mer Méditerranée, cette exposition établit avec sensibilité et poésie des connexions entre l’astrophysique et l’océanographie par les similitudes scientifiques sur la révélation du bleu dans notre environnement.